L’Economie Circulaire en Europe

Déballer le paquet

La Commission européenne (CE) a communiqué son nouveau « paquet sur l’économie circulaire » en 2015. Ce paquet est un document qui affirme l’intérêt et l’intention de l’Europe de stimuler la transition de l’Europe vers une économie circulaire (EC). Le résultat escompté est une série d’actions et de résultats concrets qui doivent être menés, non seulement par la CE, mais aussi par toutes les autres parties, les nations membres, les entreprises et toutes les autres parties prenantes.

À l’instar de l’accord de Paris (résultat de la COP21), le paquet présente de sérieuses bonnes intentions. Mais le travail reste à faire, et il faut encore déterminer comment et quoi faire. C’est la raison de la conférence qui s’est tenue le 25 janvier dernier à Rotterdam. Nous, les 300 participants, avons commencé à travailler à l’identification de ces actions possibles.

Et à l’instar de l’Accord de Paris, cette année 2016 sera vraiment consacrée à l’identification (et, espérons-le, à la mise en œuvre) d’actions pour répondre à ces intentions. Par rapport à l’Accord de Paris, la CE semble une tâche et un défi plus petits, plus agiles….

Le moteur de l’économie circulaire [1]

L’économie circulaire consiste à stimuler une nouvelle croissance économique en ayant pleinement conscience que les ressources naturelles (ressources matérielles et énergétiques) sont limitées. Cela implique une approche et une attitude différentes à l’égard des matériaux que nous utilisons et de la manière dont nous les utilisons, et par conséquent de la manière dont nous menons nos affaires.

À une époque où les défis sont nombreux : récession financière, marchés internationaux instables (Chine, prix du pétrole) et marchés émergents devenant des acteurs de plus en plus forts sur la scène internationale, il s’agit en effet d’une proposition attrayante.

Le paquet « économie circulaire » de la Commission

Pour le CE, l’économie circulaire est censée apporter plus de compétitivité mondiale, une croissance économique durable et générer des emplois. En « bouclant la boucle », elle reconnaît les relations entre différentes directives, notamment sur les déchets, les matériaux d’emballage et la conception des produits… Elle comprend des propositions législatives révisées sur les déchets, ainsi qu’un plan d’action complet : « un certain nombre d’actions qui cibleront les obstacles au marché dans des secteurs ou des flux de matériaux spécifiques, … et des mesures horizontales dans des domaines tels que l’innovation et l’investissement. »

Les Pays-Bas assurent actuellement la présidence de l’UE pour les six prochains mois. Le gouvernement néerlandais a l’intention de travailler au « déballage » de ce paquet pendant cette période, ce qui signifie : parvenir à un plan d’action concret, à des propositions législatives et à une communication. Les résultats de cette conférence et d’autres travaux seront présentés et discutés dans les différentes formations du Conseil au cours des six prochains mois : environnement, concurrence, agriculture et pêche, pour n’en citer que quelques-unes.

Le ministère, les organisateurs et moi-même étions tous heureux que cet événement ait lieu dans le bâtiment VanNelle. Il s’agit d’une magnifique pièce d’architecture datant de l’entre-deux-guerres. Rénové, il sert désormais de lieu de travail pour l’innovation et est utilisé pour des événements. La marque Van Nelle est une marque avec laquelle nous avons tous grandi aux Pays-Bas. C’était la marque principale pour le café, le thé et le tabac. Et il faut reconnaître que c’est le résultat d’une histoire qui a prospéré grâce à la façon dont un pays occidental a exploité les ressources de terres lointaines…

Ouvrir le paquet CE – entrer dans le vif du sujet de la conférence

Dans l’ensemble, il semble y avoir une bonne compréhension de la nécessité d’une approche systémique, de l’importance de permettre les liens et les relations reconnus entre les différents domaines : énergie et emplois, agriculture et déchets, etc. Il est fait mention de la symbiose industrielle et de la volonté d’être ouvert à toutes les connexions et relations. A partir de ce point de départ, l’objectif est de combler les lacunes et d’aligner les directives et les initiatives. Il s’agit notamment d’adapter les directives existantes (certaines déjà identifiées) et de développer et proposer de nouvelles directives.

Principaux domaines d’action

Les domaines d’action envisagés sont regroupés sous 3 grands axes : Législation, communication et initiatives de suivi. Au sein desquels les domaines d’action clés interconnectés suivants ont été identifiés :

  • Innovation et suivi
  • Matières premières secondaires
  • Production
  • Consommation
  • Gestion des déchets

Cinq secteurs prioritaires

  1. Plastiques
  2. Déchets alimentaires
  3. R critique
  4. Construction et démolition
  5. Biomasse et produits biosourcés

Les prochaines étapes comprendront l’identification et le lancement de 50 actions clés et un processus plus interinstitutionnel[2].[3] En particulier dans le domaine de l’innovation et des initiatives de financement, il a été indiqué que le programme Horizon2020 couvrira 650 millions d’euros. Il est également important de s’attaquer aux obstacles non financiers dans le domaine de l’innovation. La réponse néerlandaise à ce problème sont les « accords verts », un projet pilote du gouvernement néerlandais pour aider à éliminer les obstacles aux initiatives des citoyens, des entreprises, des conseils locaux ou de toute organisation de parties prenantes, afin d’obtenir des résultats plus rapides. Chaque accord devrait en principe pouvoir être imité par d’autres. C’est là que les avantages réels de chaque « Green Deal » se manifestent.

Parmi les 300 participants, il a été agréable de rencontrer des hommes d’affaires désireux de s’attaquer aux problèmes de leur entreprise. C’est un phénomène encore rare, mais il est encourageant de voir des personnes au sein d’entreprises trouver un moyen de travailler sur quelque chose en quoi elles croient et de contribuer à la construction de quelque chose de nouveau. Outre la persévérance, cela demande de la patience pour conduire des changements qui peuvent souvent être lents.

Résultat

Toutes les conclusions ont été partagées collectivement, librement exprimées. Certaines contradictions ont montré la complexité du défi. Voici quelques éléments. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à me contacter

  • Besoin de meilleures définitions – …
  • Normes de qualité requises – …
  • Développer des produits qui dureront beaucoup plus longtemps – … – …
  • Intégration des politiques « biosourcée », « circulaire », « basée sur la nature » – …
  • L’adversité du risque dans les marchés publics – …
  • Information et éducation – …
  • Révision des priorités – …
  • Outils de financement de l’innovation – …
  • Langage commercial requis – …
  • Un sujet sous-représenté – …

Camila AMAYA-CASTRO (ac.camila@gmail.com)

« arrêter la discrimination sur les matériaux secondaires »

[1] Qu’est-ce que l’économie circulaire ?https://en.wikipedia.org/wiki/Circular_economy

[2] Un nouvel accord interinstitutionnel « pour mieux légiférer » – Juncker : les trois institutions devraient convenir d’un programme pluriannuel fixant des objectifs stratégiques et des résultats à atteindre au début de la législature de 5 ans, et que le programme pourrait être revu à mi-parcours.

[3] Trois institutions principales participent à la législation européenne : le Parlement européen, qui représente les citoyens de l’UE et est directement élu par eux, et le Conseil de l’Union européenne, qui représente les gouvernements des différents pays membres. La présidence du Conseil est partagée par les États membres sur une base rotative. La Commission européenne, qui représente les intérêts de l’Union dans son ensemble.

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